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Une métaphore de FREUD sur l'Inconscient « ...Tu te trouves encore dans l'erreur sur un autre point important. Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas. Tu vas même jusqu'a tenir psychique pour identique à "conscient", c'est-à.dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience. Laisse-toi donc instruire sur ce point-là ! Le psychique ne coïncide pas en toi avec le Conscient : qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voila qui n'est pas la même chose. A l'ordinaire, j'en conviens, le service d'information fait à ta conscience peut suffire à tes besoins. Tu peux te bercer de l'illusion que tu apprends tout ce qui est le plus important. Mais dans bien des cas, par exemple à l'occasion de l'un de ces conflits instinctuels, il te fait faux bond, et alors ta volonté ne va pas plus loin que ton savoir. Mais, dans tous les cas, ces renseignements de ta conscience sont incomplets et souvent peu sûrs; bien souvent encore il se trouve que tu n'es informé des événements que lorsqu'ils sont accomplis et que tu n'y peux plus rien changer. Qui pourrait, même lorsque tu n'es pas malade, estimer tout ce qui se meut dans ton âme dont tu ne sais rien ou sur quoi tu es faussement renseigné ? Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi- même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir. C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le Moi ». Extrait de "Une difficulté de la psychanalyse" dans Essais de psychanalyse appliquée, S. Freud, trad. M. Bonaparte et E. Marty (Gallimard) Quelques commentaires Bien que l'Inconscient Freudien (cristallisation de pulsions et de refoulements internes) ne soit pas l'Inconscient cognitif (mode de traitement de l'information), la théorisation de ce dernier s'en inspire largement. En effet, comment ne pas reconnaître dans cette métaphore “politique” des rapports du Moi avec l'Inconscient, l'organisation modulaire, parallèle et distribuée du fonctionnement non conscient* des processus cognitifs? Une grande partie des processus cognitifs participant à la perception, à la préparation motrice, au traitement sémantique de l'information, à la mémoire procédurale ou aux émotions se produisent de manière inconsciente. Qui plus est, processus conscients et inconscients coexistent et interagissent au sein du même état conscient. Par exemple, l'usage conscient du langage met en jeu l'utilisation inconsciente de routines linguistiques qui, de façon automatique, déterminent la syntaxe et fournissent le vocabulaire du discours ( d' après Pr Jean DELACOUR - Pour La Science - n°302 - Décembre 2002). Concernant la perception, des décharges synchrones d'assemblées de neurones sont associées à une perception consciente de l'environnement; alors qu'une activité électrique désynchronisée dans les aires cérébrales perceptives concernées est associée à une perception non consciente. * Dans le fonctionnement conscient intervient en plus une organisation en série, intégrée, donc prenant plus de temps, du réseau neuronal.
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